Les drôles de Dames
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 La bataille de Glastonbury

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Owein
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MessageSujet: La bataille de Glastonbury   La bataille de Glastonbury EmptyMer 29 Mar - 19:28

La bataille de Glastonbury : 98.19% de chagrin et 1.81% d’espoir

Chapitre 1

En ce matin d’automne, l’aube était claire. Les cris des oiseaux du bosquet de Coayl recommençaient à peine à couvrir le bruit de la rivière qui coulait non loin de là, lorsqu’ils furent à nouveau interrompus par des bruits de métaux s’entrechoquant. Certes, ils étaient bien moins violents que ceux qu’on pouvait entendre quelques minutes auparavant, mais ils suffisaient à effrayer les oiseaux peu farouches de la verte Hibernia habitués à ce cacher au moindre signe d’affrontement, ce qui n’était pas rare en ces temps troublés.

Non loin de l’entrée d’une caverne, deux corps gisaient, étendus. Un petit et un autre plus grand. Les bruits métalliques résonnaient de façon régulière et semblaient se rapprocher. Et effectivement quelques instants plus tard une patrouille constituée de trois celtes et un firbolg arborant tous l’enseigne des gardiens de Dun Nged pénétra dans la clairière. Ils ne faisaient pas les fiers et la peur se lisait sur leurs visages, à l’exception de celui du plus âgé qui étaient vraisemblablement le chef de la troupe. Ils s’arrêtèrent devant les cadavres. Aussitôt le bruit que produisaient leurs armes et armures pendant leur course cessa. Tout en scrutant alentour à la recherche d’hypothétiques ennemis embusqués, le chef de la troupe s’adressa sur un ton bourru aux trois jeunes recrues qui l’accompagnaient.
« Vous avez raison d’avoir peur ! Avec le vacarme que vous faites, l’ennemi n’aura pas de mal à nous repérer ! On ne vous a jamais appris à fixer solidement vos armures ? Bon sang, les ancêtres auraient honte de voir les recrues d’aujourd’hui ! »

Ces propos était durs, il le savait et eux aussi, mais aucun ne songea à protester. Après l’hécatombe de la bataille de Glastonbury, il avait fallu former de nouveaux combattants en toute hâte. On leur avait bien appris à enfiler leur armure convenablement afin de se protéger des coups d’épées, même si ceux-ci ne représentaient plus le principal danger en cette époque où le recours à la magie décidait de l’issue de chaque bataille. Mais, ils n’avaient pas l’expérience suffisante pour enfiler convenablement leur armure en moins de deux minutes. Or, justement ce matin, lorsque le bruit d’un affrontement au sud était parvenus aux oreilles des sentinelles de Dun Nged, on les avait réveillés et envoyés sans délais soutenir l’homme seul qui était parti inspecter l’entrée des voies de la discordes. Cette gigantesque caverne reliant les trois royaumes ennemis était un point de passage très fréquenté par les maraudeurs ennemis. Le seigneur Killaloe, prenant son rôle de sentinelle très au sérieux, avait l’habitude d’inspecter la caverne tous les matins. Certes, ce n’était certes pas le premier venu et il avait ainsi mis hors d’état de nuire de nombreux midgardiens et presque autant d’albionnais. Mais, que peut un homme seul contre toute une troupe ? Il aurait été plus sage de faire ces patrouilles en groupe, mais la décimation de l’armée d’Hibernia lors de la bataille de Glastonbury ne le permettait plus. Le chef de Dun Nged, était donc ravi de disposer de volontaires pour inspecter les environs de sa forteresse. Ainsi, il n’envoyait ces troupes que lorsque des ennemis étaient repérés.

Ce matin, par deux fois le bruit de combat avait résonné dans la vallée du sud. Au premier, les quatre guerriers étaient partis. Le combat avait cessé avant même qu’ils franchissent le pont de Déas. Ils avaient poursuivit leur route avec précaution afin de porter secours à l’hibernien s’il était blessé ou d’affronter l’ennemi si celui-ci l’avait emporté. Après plusieurs minutes d’avance silencieuse, le bruit du second combat parvint à leurs oreilles. C’est alors qu’ils entamèrent leur course effrénée. Ce second combat indiquait une victoire du chevalier de Dagda lors du premier, mais il devait en être sorti affaibli et avait probablement besoin d’aide. Le bruit cessa bien avant leur arrivée.

Le firbolg se pencha sur le nain, qui d’après son armement devait être un skald, le retourna avec ses grandes mains qui auraient enveloppé complètement le petit corps et s’assura qu’il était mort. Pendant ce temps, le plus jeune des trois celtes, dont l’inquiétude se lisait sur le visage, se précipitait sur le corps du seigneur Killaloe.
« Il respire encore ! » cria-t-il soulagé.
« Va lui chercher de l’eau alors, Lolais » lui ordonna le chef de la troupe.
Le jeune homme obtempéra aussitôt et se dirigea vers la rivière en faisant une fois de plus cliqueter son armure.
Lorsqu’il revint avec de l’eau dans son casque, ses compagnons s’affairaient à libérer le chevalier de son armure. Celui-ci restait inconscient. Ils firent couler un filet d’eau au travers de ces lèvres et lavèrent ses nombreuses plaies avec ce qui restait. De son côté le firbolg, avait confectionné un brancard avec des branchages coupés et la hâte et sa gigantesque cape.
« Ses blessures sont graves, il faut l’emmener rapidement auprès des guérisseurs de Druim Ligen, leur expérience de la guerre devrait leur permettre de le sauver, ils ont déjà vu pire » dit le chef.
« Quelles blessures étranges ! Qu’est ce qui a bien pu les provoquer ? » demanda Lolais.
« Ce sont des flagellations, c’est l’œuvre d’un de ces redoutables fléaux d’Arawn. Ils s’abritent derrière leur bouclier tout en fouettant le dos de leur adversaire grâce à leur arme flexible. » répondit le chef.
Ils chargèrent le corps sur le brancard et s’en retournèrent à Dun Nged.

Une fois de retour, le commandant ordonna qu’un convoi transporte le chevalier à Druim Ligen. Lolais se porta aussitôt volontaire. Le firbolg fut désigné pour l’accompagner. Ce dernier s’apprêtait à préparer une charrette pour transporter le blessé lorsque Lolais intervint :
« Nous n’allons pas mettre un chevalier dans une charrette ! C’est contraire à l’honneur ! Seul Lancelot, pour l’amour de Guenièvre a pu s’y abaisser ! Allons-y plutôt en bateau. »
Ils s’embarquèrent donc et remontèrent la rivière sans encombre.
Ils achevèrent leur périple à pied à la tombée du jour
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Owein
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MessageSujet: Re: La bataille de Glastonbury   La bataille de Glastonbury EmptyMer 29 Mar - 19:29

Chapitre 2

Owein se réveilla avec l’aube. Il avait froid, et grelottait un peu malgré l’épaisse couverture en peau d’ours qui le recouvrait. Il avait un peu de fièvre et ressentait une brûlure au niveau de son dos lacéré. Cependant, la douleur qu’il ressentait provenait d’une blessure plus ancienne qui s’était réveillée : un coup proche du cœur qu’il avait reçu lors de la bataille de Glastonbury. Le jeune Lolais était à son chevet, assis sur un tabouret à trois pieds. Il somnolait. Owein le connaissait un peu. La nouvelle recrue était en effet le fils d’une paysanne du val de Jaspe, le fief des Killaloe. Elle, avait comme beaucoup d’hibernienne, perdu son mari à la guerre.

Elle était venue le voir afin de le supplier de dissuader son fils de s’engager dans l’armée. Il lui avait alors répondu : « L’armée a besoin de bras courageux pour défendre notre royaume, en cela j’approuve et j’apprécie le choix de votre fils. Cependant, à quoi bon se battre s’il ne reste rien à défendre derrière soi ? Le royaume doit vivre, et la guerre n’apporte pas la vie. Le peuple d’Hibernia doit se défendre mais il ne doit pas devenir un peuple constitué exclusivement de guerriers. Je parlerais à votre fils, je lui expliquerais ce qu’est la guerre, les quelques joies qu’elle apporte et les nombreuses souffrances qui en sont le prix. Mais je le laisserais prendre sa décision par lui-même. Je ne suis pas un mage qui contrôle les esprits ! De toute façon, je répugnerais à utiliser ce genre de procédé même si j’en étais capable. Si malgré tout votre fils persiste dans sa décision de s’engager, j’interviendrais pour lui trouver une affectation dans un endroit relativement paisible. »

Owein scruta autour de lui. Il reconnut la grande pièce sombre qui servait d’infirmerie pour la forteresse de Druim Ligen. Il y avait séjourné plusieurs fois, comme la plupart des guerriers d’Hibernia. Mais, les guérisseurs qui exerçaient leur art ici étaient parmi les meilleurs du royaume. Il n’était pas rare de voir ressortir prêt au combat un homme ou une femme que tous croyaient condamné. Une grande druidesse firbolg passa, lui administra des soins avec des gestes précis, rapides et efficaces qui démontraient sa grande expérience. Owein savait qu’il serait sur pieds avant la fin de la matinée.

Soudain une intense activité envahit la salle. On apportait de nombreux blessés.
« Que se passe-t-il ? » demanda Owein.
« Je vais aller me renseigner » lui répondit Lolais que cette agitation avait réveillé.
Il revint peu après et raconta que des combats violents faisaient rage aux environ de Dun Nged.
« Il faut que j’y aille, ils ont besoins de moi » ajouta-t-il.
Owein repensa alors à l’entrevue qu’il avait eue avec la mère du jeune homme et, considérant la faible expérience de celui-ci, il dit :
« Non, tu n’iras pas. J’ai besoin qu’un écuyer m’accompagne jusqu’à Domnann. Etant données ton expérience des chevaux et ta faible expérience des armes je pense que cette tache te conviendra mieux que d’aller te faire tuer là bas. De toute façon, le commandant de du fort n’enverra pas encore les recrues de ton âge. Il vous veut vivant pour plus tard ! »
En voyant la mine déçue de la recrue il ajouta.
« Un grand guerrier ne va au combat que s’il y est prêt et n’a pas le choix. Reculer cette échéance n’est pas lâcheté mais sagesse, du moins tant qu’on ne tombe pas dans l’excès.
Il y a un juste milieu entre ceux qui partent au combat en sachant qu’ils n’apporteront à leurs compagnons que des soucis car ils pourront se faire tuer en un instant à la moindre rencontre et ceux qui au contraire passe des années à se préparer et à s’équiper avant d’aller au combat.
Tu sais, je n’ai pas participé aux grandes batailles dans lesquelles s’affrontent les meilleurs guerriers des royaumes avant de pouvoir servir à quelque chose. Et encore, à l’époque, je me contentais de servir d’infirmier et de relever les combattants tombés au combat. Cela me demandait toute mon énergie car j’en étais alors à mes premiers balbutiements dans l’art de la guérison. J’étais tellement néophyte en la matière que certains m’avaient surnommé « le vert » par dérision envers l’expression « les bleus » pour désigner les novices et parce qu’à l’époque je m’habillais souvent en vert. Je m’en sortais pourtant de façon honorable. Certes il me fallait plus de temps que les druides pour remettre un combattant sur pied et je ne quittais guère les abords des forts, mais j’ai passé cette période probatoire sans trop d’encombre. Louée soit la nature protectrice de ceux qui l’aiment !
Pour l’instant tu n’es pas encore arrivé au stade de ta formation auquel tu pourras rendre ce genre de menu service.
Arrête de faire grise mine !
Ce voyage t’apprendra au prendre soin des montures des cavaliers. Quand tu sauras le faire convenablement, tu deviendras utile sur les champs de batailles. Après quelques-unes unes, lorsque tu auras appris à surmonter ta peur tu pourras aller en première ligne.
Oui, oui ! Je dis bien apprendre à surmonter ta peur.
Il est facile de faire le fanfaron lorsque la bataille est lointaine. Mais tu ne verras jamais aucun guerrier regarder une troupe de trolls foncer sur lui sans qu’il éprouve une certaine appréhension. Le véritable courage consiste alors à tenir son poste avec sang froid, sans faillir ni fuir »
Il se leva et commença à enfiler son armure qui avait déjà été réparée par un forgeron.
« Dépêche-toi ! Va seller deux chevaux, nous partons ! » ordonna le seigneur Killaloe.
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Owein
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MessageSujet: Re: La bataille de Glastonbury   La bataille de Glastonbury EmptyMer 29 Mar - 19:30

Chapitre 3

Ils entamèrent leur chevauché alors que le soleil était à son zénith. Ce fût l’occasion pour Lolais de poser de multiples questions à son seigneur.
« Pourquoi prenez-vous autant de risque en effectuant vos rondes seul ? » demanda-t-il.
« Parce qu’après la terrible bataille de Glastonbury », répondit Owein en grimaçant et en passant la main sur son cœur, « je n’ai plus assez de compagnons pour constituer un groupe de patrouille. Il y en aurait bien en général un ou deux qui pourraient m’accompagner, mais à quoi bon ? Le plus souvent mes inspections révèlent qu’il n’y a aucun ennemi, il serait donc dommage de mobiliser plusieurs hiberniens pour rien. »
« Oui, mais lorsque vous rencontrez des ennemis vos compagnons doivent vous faire défaut, non ? » répliqua la jeune recrue.
« La valeur de mes compagnons ne se mesure pas à leur efficacité et à l’aide qu’ils peuvent m’apporter au combat mais à l’amitié que nous nous vouons. En fait, cela vaudrait la peine d’être accompagné lorsque je repère une troupe ennemie. La seule solution est alors de tenter d’esquiver l’affrontement et de faire un rapport afin qu’une escouade soit envoyée, et le fait d’avoir un ou deux compagnons avec moi n’y changerait pas grand chose. De toute façon, je ne croise le plus souvent que des maraudeurs isolés. C’est alors l’occasion pour moi d’exercer mes talents de duelliste. Après tout, les chevaliers de la Table Ronde, la vraie, celle de l’époque du grand roi Arthur, partaient eux aussi le plus souvent en mission solitaire. Il ne m’est pas désagréable de constater que cette époque d’honneur et de bravoure n’est pas encore complètement révolue » poursuivit Owein.
« Oui, mais vous ne devez rencontrer là que de fourbes assassins » commenta Lolais.
« Détrompe-toi ! Il reste encore dans les rangs albionnais de nobles chevaliers. Certes, ils ne représentent pas une majorité, mais il est agréable de pouvoir les affronter dans des duels acharnés mais honorables. Tenakha, celui qui m’a vaincu hier, était de ceux là. C’est pourquoi, je n’éprouve aucune honte de ma défaite. Cela ne m’empêche pas de me préparer activement pour une revanche ! » dit le chevalier de Dagda.
« Mais alors vous n’entreprenez plus aucune action d’envergure contre nos ennemis ? » interrogea Lolais.
« Si, rassures toi sur ce point. Lorsqu’un péril, interne ou externe, menace notre beau royaume d’Hibernia et que mes alliés sont suffisamment nombreux, nous entreprenons encore des expéditions ambitieuses. Mais cela se produit nettement moins souvent que pendant l’âge d’or qui a précédé la bataille de Glastonbury. » dit Owein avec une pointe de nostalgie.
« L’âge d’or ? » s’exclama Lolais.
« Oui, l’âge d’or. C’est ainsi que j’appelle la période durant laquelle j’avais le plaisir de combattre aux côtés de héros qui étaient aussi d’agréables compagnons et amis. L’éternel Savyasatchin, la Lumineuse Etoille, le discret Yeskaran , le redoutable Nhyll et son épouse, la puissante Anjellinea, les robustes sylvains Kirwin et Yetou, les valeureux Theolion, Brevitz, Suzan, Kik et Raye. Il y avait aussi de puissants mages : le grand Shinro, le maître de la nature Tihlt et le terrible Yaniss ou d’autres un peu moins comme l’illustre Bhirgu ou les sympathiques Aelynn, Maledetete, Fineliltan et Rays. Je pourrais également te citer le baron Voncarstein, Lululejuste et ses fils, les charmantes bardes Enge, Rubilynn et Laylou, les druides Fuiag et Odhis. Et, bien sur, ceux qu’on ne voyait jamais mais qui étaient toujours présents : Odhave, Missnoire, Ylvont et Mouflon. » dit Owein
Lolais s’extasiait en entendant l’énumération des noms des héros de son enfance.
« Oui, avec de tels compagnons je participais régulièrement à de grandes batailles épiques. Nous luttions contre la sauvagerie des féroces midgardiens, la force corruptrice des formoriens ou les ambitions démesurées des albionnais et des siabras avides de pouvoir. Mon seul regret est de ne pas avoir pleinement participé aux deux plus grandioses de ses batailles » poursuivit Owein.
« Oh, racontez-moi ! » supplia Lolais
« La première fut la défense héroïque et victorieuse de Dun Scathaig. Si je me souviens bien, les albionnais nous avait dérobé la lance de Lugh et en représailles, nos forces avait pillé la forteresse de Snowdonia et en avait rapporté le bâton de Merlin. Cette relique était précieusement conservée à Dun Scathaig. Nos mages l’étudiaient et utilisaient la parcelle du pouvoir du grand enchanteur qui résidait encore dans le bâton pour augmenter la puissance de leurs sortilèges. Nous étions en patrouille lorsqu’un feu d’alarme nous avertit d’une attaque albionnaise sur le fortin de Dun Scathaig. Ainsi, les négociations entreprises pour échanger les deux reliques avaient échoué. Les armées d’Albion se préparaient à récupérer leur bien par la force. Nous nous rendîmes aussi vite que nous pouvions sur place. A notre arrivé, le fortin était déjà aux mains de l’ennemi et ils avaient entamé le siège du fort. Nous avons donc tenté de nous introduire dans celui ci en passant par la poterne.
Malheureusement, pour des raisons que j’ignore j’ai attiré sur moi la malédiction d’un démon d’au-delà du voile qui se fait appeler Lagh. Cela c’est produit peu après l’ouverture de la brèche dans le voile et depuis cet être maléfique use de ces pouvoirs pour capturer de nombreux combattants du royaume dans des replis du voile. Heureusement, un collège de magiciens parmi les plus puissants du royaume a été constitué pour dissiper ces maléfices. Jusqu’à présent ils ont toujours réussi à libérer les victimes du démon. A mon grand regret, je fais cependant partie de ceux sur lesquels il s’acharne le plus. Il m’a une fois retenu plus de deux semaines dans les environs du labyrinthe Shar ! C’est une sensation étrange et frustrante de se sentir coupé du monde. Mais revenons à notre bataille, il n’est pas bon de s’apitoyer ainsi sur son sort.
Il y avait de part et d’autre un déluge de pierres qui s’abattait sur les fortifications. Au moment de franchir la poterne, j’ai été touché par l’une d’entre elle et j’ai perdu conscience. Lagh a profité de ma vulnérabilité pour m’emprisonner. Je n’ai pu être libéré qu’une fois la bataille achevée. En effet, tous les hiberniens présent devaient se consacrer pleinement à la bataille. Le rapport de force n’était pas à notre avantage : ils étaient trois cent et nous n’étions qu’une cinquantaine. Les soldats d’Hibernia avaient l’avantage d’avoir des fortifications plus solides et malgré des brèches dans les remparts les albionnais ne réussirent pas à pénétrer dans le donjon. La bravoure de nos guerriers bénis de la nature et la puissante magie elfique n’y sont sans doute pas pour rien ! Pendant ce temps, le fortin dans lequel les albionnais avaient installé leurs arrières avait été rasé. Soudain, dans une clameur furieuse, les albionnais lancèrent une nouvelle charge. Ce fut un combat épique et nombre de braves tombèrent pour ne jamais se relever. Mais pour un des nôtres qui succombait sous le nombre, c’est dix d’entre eux qui mordaient la poussière ! Si bien qu’une fois leur élan cassé, les survivants albionnais refluèrent en désordre vers les ruines du fortin. C’est alors que le signal de la charge fut donné aux hiberniens qui se ruèrent sur l’ennemi. Dans l’ivresse et l’euphorie de la bataille, ils les massacrèrent tous jusqu’au dernier. Dun Scathaig était sauvé ! » raconta Owein.
Ils pénétrèrent dans le village d’Ardee alors que la nuit tombait et décidèrent de s’arrêter dans la fameuse auberge pour s’y restaurer et passer la nuit.
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Owein
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MessageSujet: Re: La bataille de Glastonbury   La bataille de Glastonbury EmptyMer 29 Mar - 19:31

Chapitre 4

Dans la bruyante taverne d’Ardee envahie par les odeurs de la délicieuse cuisine lurikeen, les deux cavaliers s’étaient installés à une table et avaient commandé une simple écuelle de soupe après avoir dessellé et soignés leurs chevaux. Alors que leurs voisines s’étonnaient que les lurikeen réussissent à rester aussi maigres en consommant une cuisine aussi grasse, Lolais, qui n’était pas intrigué par ce fabuleux mystère, demanda :
« Pourriez vous me compter la seconde bataille dont vous parliez tout à l’heure, messire Owein ? »
« Fichtre ! Et pourquoi donc me demandes-tu de te raconter les batailles auxquelles je n’ai pas participé ? Il me serait plus simple de te raconter celles que j’ai vécu ! D’un autre côté, tu as peut être raison. J’ai participé à tellement d’affrontements que tout ce mélange dans mes souvenirs. Elles sont à la fois tellement semblables et dissemblables. Et puis, les batailles auxquelles on n’a pas participé semblent toujours plus belles. Sans doute parce que, quand on en écoute le récit, on ne voit pas tous les aspects sordides : l’horreur sur les visages ennemis, le sang, la mort des compagnons, ses propres blessures … Soit ! Je vais te raconter ça. Viens installons-nous auprès du feu pour veiller. » répondit Owein, fidèle à sa légendaire propension aux longs discours.
Ils se déplacèrent. Après avoir posé leurs lourdes armures ils s’assirent sur deux tabourets face à la cheminée. Les enfants toujours avides d’histoires s’installèrent en cercle autour d’eux.
« Couvrez-vous bien les enfants, car cette histoire se déroule dans les territoires glacés du royaume de Midgard. » dit le chevalier, ce qui fit frissonner l’assemblée, plus que par la crainte qu’inspirent les gigantesques trolls et les maléfiques helhaxas que par l’image de cette contrée désertique et glacée.
Alors, Owein commença son récit :
« Comme vous le savez sans doute, les braves d’Hibernia ont terrassé un géant démoniaque nommé Agramon. Ce fut une rude bataille menée sur une île surgie des flots. Cela vous donne une idée de la puissance du démon, car cette île, qui porte désormais son nom, est son œuvre.
Seulement, il ne comptait pas limiter son royaume à cette île et il projetait d’envahir tous les royaumes environnants. Les necyomanciens nous avaient prévenus du danger qu’il représentait, mais nous n’avions pas pu empêcher sa venue car l’accès aux abysses dont il est originaire nous était fermé depuis des semaines.
Nous avions fort à faire pour repousser nos ennemis midgardiens et albionnais qui semblaient s’être ligués contre nous. C’est en tout cas ce que certains affirment. Je n’en suis pas aussi sûr. Je crois plutôt à la tendance naturelle de la plupart des hommes à s’attaquer à ceux qui sont affaiblis plutôt qu’aux puissants qui représentent une réelle menace. Et à mon grand regret, une majorité de soldats de notre grande armée sont eux aussi de cette trempe. Soldats ? Que dis-je ? Ce sont des mercenaires ! Ils ne se battent que pour obtenir une récompense ou la gloire. Enfin, c’est toujours mieux que de ce battre pour le plaisir de tuer comme le font beaucoup de midgardiens.
Le jour même où Agramon posait le pied sur notre terre, notre armée se réunissait et profitait du repli de nos ennemis sur leurs propres terres afin d’endiguer l’invasion des adeptes d’Agramon au cas où leur royaume serait la première cible du démon. Au lieu de rester sur la défensive, notre armée envahie la nouvelle île et après s’être débarrassée des quelques bandes d’éclaireurs envoyées par les autres royaumes, nous nous attaquâmes au seigneur Agramon lui-même. Il était protégé par une puissante magie, mais il succomba sous le nombre. A la fin, je vis un de nos plus puissants guerriers s’avancer, sortir son épée et ouvrir la gigantesque poitrine et en extraire le cœur. Celui-ci était rayonnant et, contrairement à ce qu’on aurait pu imaginer, il dispensait une énergie bienfaisante autour de lui. La foule s’agglutina autour du porteur du cœur et il fut décidé qu’il serait gardé à Dun Nged.
Il resta quelques temps, attirant une foule de démons voletants au-dessus du donjon et provoquant un mystérieux brouillard qui régénérait ceux qu’il enveloppait. Puis un jour, le cœur disparu. Une rumeur raconte que les démons qui l’entouraient l’auraient emporté sur l’île d’Agramon pour ramener à la vie leur seigneur vaincu, mais que pendant le rituel une petite bande de fourbes midgardiens le leur aurait dérobé. Ce qui est certains, nos espions l’ont formellement confirmé, c’est que le puissant cœur est désormais conservé dans une forteresse midgardienne.
Il y a donc eu des expéditions menées pour tenter de le localiser et de récupérer ce qui est un peu devenu notre troisième relique. Mais rare ont été ceux qui ont osé s’aventurer là bas. A mon grand regret, la plupart des hiberniens ne possèdent pas la véritable noblesse du chevalier, celle qui requiert le courage d’affronter le mal, même si la puissance de celui-ci nous est supérieure …
Vous semblez douter ? A votre avis, où vont nos soldats lorsque le royaume n’est plus menacé ?
Ils vont piller le royaume d’Albion ! C’est beaucoup plus facile ! Là bas les adversaires sont désorganisés et décadents.
Même la cupidité ne leur donne pas l’audace de s’attaquer aux terribles midgardiens. En effet, tous les précieux trésors d’Albion que ce soit le bâton de Merlin ou le fourreau d’Excalibur sont déjà gardés en notre royaume alors que le royaume de Midgard regorge de richesses, dont certaines sont les nôtres !
Pourquoi donc s’acharnent-ils sur Albion si ce n’est par lâcheté ?
Enfin, je parle là d’une majorité que ne fait que mieux ressortir le courage de nos quelques héros. Car heureusement nous en avons aussi. Que ce soit de grands généraux qui montent rapidement et efficacement des expéditions pour récupérer nos antiques reliques lorsque les hommes du nord nous les dérobent, ou de courageux champions solitaires que les trolls autant que les kobolds ont appris à redouter. Et oui ! De tels héros existent ! Pour n’en citer qu’un que je connais bien, il y a le sage seigneur Nhyll.
Mais, comme moi, il ne faisait pas partie de l’exploit que je vais vous compter. Mais d’autres tout aussi courageux et vaillants étaient présents : la redoutable Dame Suzan, une escouade de rangers constitué par Savyasatchin et Yeskaran et, brillant au milieu d’eux, Dame Etoille.
Ils avaient embarqué dans un frêle esquif afin de préparer une expédition de plus grande envergure qui aurait pu permettre de récupérer notre cœur d’Agramon.
Malgré les tempêtes, les icebergs, le froid et surtout la banquise, ils avaient réussit à débarquer dans le désert glacial. Ils s’étaient alors dirigé vers la tour de guet de Blendrake Faste et l’avaient prise sans rencontrer de réelle résistance. Puis ils avaient fièrement hissé le vert drapeau d’Hibernia et l’étendard de la Fleur Sauvage.
Fidèles à leur réputation, les midgardiens eurent tôt fait de repérer les intrus et de lancer l’assaut. Mais ce fut en vain. Plusieurs vagues de trolls et de kobold s’élancèrent à l’assaut. Toutes échouèrent. Combien y en eu-t-il ? Dix ? Cent ? Nul ne les a comptés, mais, à la fin, les rues de la ville en ruines sur laquelle veille la haute tour étaient jonchées de cadavres. Mais l’étendard vert était toujours là. Et autour de lui les quelques héros d’Hibernia qu’on aurait pu compter sur les doigts d’une main. Non pas qu’ils aient été décimés. Oh, non ! Ils avaient tous survécus et étaient en pleine forme grâce aux soins de la douce et délicate Dame Etoille. C’est vous dire leur valeur !
Fou de rage les midgardiens décidèrent d’employer une méthode plus radicale afin de déloger nos redoutables archers de leur perchoir : ils amenèrent des trébuchets et entreprirent de raser la tour. Ainsi espéraient-ils vaincre, non pas grâce à leur valeur qu’ils savaient désormais bien inférieure à celle de leurs adversaires mais grâce à leur supériorité numérique écrasante.
Il est une chose utile que les romains ont transmise aux albionnais et dont nous pouvons-nous aussi profiter depuis le règne du Grand Roi Arthur sur nos royaumes unifiés : c’est l’écriture. C’est une chose bien commode pour communiquer et conserver nos connaissances que vous devriez apprendre à maîtriser les enfants.
Percevant le danger, Savyasatchin le Phénix, l’ami de la nature appela un pigeon qui passait par-là. Celui-ci se posa au creux de la main tendue du ranger et y picora les quelques miettes de biscuit elfique qui s’y trouvaient. L’archer déposa l’oiseau et l’enveloppa dans sa cape afin de le préserver du froid. Pendant ce temps, il déchira un morceau blanc du drapeau midgardien qui flottait sur la tour avant leur arrivée. Il prit une plume de l’une de ses flèches, la trempa dans le sang non gelé d’un ennemi récemment tué puis rédigea un rapport détaillé de la situation en insistant sur le fait que les renforts devraient arriver rapidement pour que l’invasion puisse se poursuivre. Avec une corde d’arc de rechange il attacha ensuite son message à la patte du volatile. Puis, il lui parla à l’oreille comme seul les habitants d’Hibernia savent le faire et conclue par ces mots : « Vole ! Va prévenir le seigneur Owein. »
Aussitôt l’oiseau s’envola et parti vers le sud aussi vite qu’il le pouvait.
Je reçus le message alors que j’explorais le continent atlante, cherchant à percer moi aussi les secrets que nos ennemis y avaient découvert et utilisaient contre nous. J’entrais rapidement en contact avec un de nos généraux qui m’annonça que l’invasion n’aurait pas lieu, prétextant que les tempêtes de la mer du nord mettraient en péril notre armée. Déçu une nouvelle fois par la couardise de certains des nôtres et étant moi-même engagé dans une bataille contre les créatures des îles atlantes dans laquelle ma présence étaient indispensable pour soigner les blessés, je ne pus à mon grand regret qu’informer mes amis qu’ils devraient résister seuls. Je le fis en renvoyant le pigeon muni d’un message dans lequel je prodiguais quelques conseils pour mieux résister ainsi qu’un plan permettant d’assembler un palintone.
Malheureusement, le temps que l’oiseau arrive à la tour et que le matériel soit assemblé la tour avait subit des dégâts irréversibles. Elle s’écroula finalement dans un fracas de tonnerre. Les midgardiens s’assemblèrent avec le sourire au coin des lèvres, telles des bêtes sauvages s’approchant d’une proie affaiblie. Mais leur expression changea radicalement lorsque la poussière provoquée par l’effondrement se dissipa, dévoilant quatre silhouettes se tenant fièrement en position de combat. Cependant, s’il faut reconnaître une qualité aux viking c’est leur courage. Ils chargèrent par-dessus les innombrables cadavres des leurs compagnons ignorant la peur de leur propre mort. Et en effet beaucoup tombèrent avant qu’un gigantesque troll ne réussisse à assommer dame Etoille. Yeskaran, expert en dissimulation, cacha son amie inconsciente dans les décombres puis fit de nouveau face à l’ennemi. Les guerriers d’Hibernia combattaient avec vaillance, mais pour un kobold abattu c’est deux frostalfs qui surgissaient. Finalement dans une confusion extrême, les midgardiens l’emportèrent. Mais beaucoup d’entre eux célébrèrent leur victoire au banquet d’Odin dans le Val hala.
Dame Etoille repris conscience pendant la nuit alors que le champ de bataille avait été déserté. Par son entrain et ses doux soins elle ranima ses compagnons et ils réussirent tous à rentrer à Druim Ligen où ils reçurent les soins experts des maîtres druides. »
Dans le silence qui suivit la fin de son récit épique, Owein constata que la plupart des enfants avaient sombré dans le sommeil. Mais ceux qui étaient encore éveillés avaient le regard pétillant. Il pensa qu’ils feraient sans doute partie de la prochaine génération de héros d’Hibernia.
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MessageSujet: Re: La bataille de Glastonbury   La bataille de Glastonbury EmptyMer 29 Mar - 19:33

Chapitre 5

Ils se levèrent et partirent à l’aube. Ils eurent tôt fait d’atteindre Mag Mell où se situe désormais le portail magique conduisant à la verdoyante île d’Hy Brasil. Après avoir brièvement discuté avec le gardien, ils franchirent l’aura lumineuse et se retrouvèrent au bout de quelques secondes dans le bosquet de Domnan où Séril leur souhaita la bienvenue.
Le soleil commençait à peine à poindre sur l’île retrouvée, car celle-ci est située à l’ouest d’Hibernia. Ils descendirent au ponton d’embarquement. Là, on leur indiqua que le prochain bateau en partance pour les décombres de l’Atlantide ne partirait qu’en fin d’après midi.
Il remontèrent donc en ville chercher de quoi se sustenter. Les tavernes sylvaines ne proposant guère de plats convenables pour les celtes, il se contentèrent de galettes aux champignons que leur proposa un marchand firbolg au commerce prospère à en juger par ses riches atours. En effet, la rapidité n’étant pas la qualité première des peuples végétaux, les cuisiniers sylvains ne se sont pas encore adaptés aux goûts de leur nouvelle clientèle.
Lolais et Owein décidèrent de patienter au bord de l’eau à proximité d’un gué. L’endroit était paisible. On entendait le ruissellement de l’eau et le coassement d’une grenouille. Une matinée paisible s’annonçait. Après un long silence, Lolais osa enfin demander au chevalier de lui conter la si terrible bataille de Glastonbury. La larme à l’œil celui-ci accepta et il tint ces propos :
« Bien que Glastonbury se situe en territoire albionnais, notre plus terrible ennemi ne fut pas l’armée d’Albion ce jour là. Mais avant toute chose, je vais t’expliquer ce que nous faisions là bas.
Une fois de plus – une fois de trop ? – les hiberniens avaient brillés par leur supériorité numérique et militaire et en avaient profité pour piller les royaumes de nos ennemis au lieu de tenter d’user de leur domination pour rétablir la paix. Notre royaume, au sommet de sa gloire la semaine précédente, avait subit une attaque simultanée des midgardiens par le nord et des albionnais par l’Est. Nos vertes contrées avaient été mises à feu et à sang, nos ennemis avaient récupéré leurs biens et la Lance-éclair de Lugh avait été dérobée. Elle était gardée par les forces d’Albion à proximité de l’abbaye de Glastonbury.
Il fut décidé d’organiser une expédition de grande envergure pour tenter de la récupérer. A l’époque, nous faisions partie de la coalition des compagnons d’armes qui regroupaient, en dehors des chevaliers de Dagda, les sages de la licorne, les gardiens de la fleur sauvage et les ardents défenseurs qui nous avaient récemment rejoints. Or ils nous trouvaient trop peu nombreux pour ce genre d’expéditions. Ils suggérèrent donc de nous allier à d’autres clans afin de disposer d’une armée plus conséquente.
Cette proposition très raisonnable et alléchante comportait un revers. La force d’une armée vient autant de sa cohésion que de son nombre. Je redoutais, et peut être n’étais-je pas le seul, de voir notre petite troupe soudée se fondre dans une armée gigantesque à l’ambiance nettement moins solidaire et conviviale. Mais devant l’enthousiasme apparent suscité par le projet, j’ai préféré me taire.
Par la suite j’ai regretté ce silence ; j’ai tenté de reconstituer notre petite troupe avec les quelques survivants de la bataille, mais notre dynamique est brisée et nous sombrons inexorablement dans la décadence.
Pendant la réorganisation de nos armées, alors que la majorité de nos guerriers était incorporés dans un tout nouveau corps d’armée, l’élite de nos soldats de l’époque, les gardiens et gardiennes de la fleur sauvage, furent invités à rejoindre une armée aguerrie et très active. Ce fut une séparation douloureuse. La douce Etoille et l’intrépide Suzan avec qui nous menions la plupart de nos expéditions à l’époque usèrent de leur charme pour nous inciter, le puissants Savyasatchin et moi-même, à les rejoindre. Après quelques hésitations, nous acceptâmes, avec un regret toutefois : celui de créer un espace entre nos plus anciens compagnons et nous.
Nous partîmes donc ainsi en ordre un peu dispersé vers l’abbaye de Glastonbury.
Une fois sur place un long siège commença, mais tout se déroulait pour le mieux malgré une résistance acharnée des albionnais. Notre aisance était telle que, même lorsqu’on annonça l’arrivée de Drakkars vikings sur nos arrières, nos généraux agirent avec sérénité et envoyèrent une partie de nos troupes pour les repousser.
C’est alors qu’un fléau terrible s’abattit sur les trois armées.
En quelques secondes, le ciel lumineux s’obscurcit. Tous levèrent les yeux vers le soleil. Il était masqué par une nuée de créatures volantes aux formes étranges. C’était les créatures que nos intrusions répétées sur les îles de l’Atlantide avaient irritées. Il s’agissait de harpies et lions ailés pour l’essentiel.
Malgré l’obscurité ambiante, Savyasatchin me fit regarder vers la mer pour voir les drakkars assaillit par des mélos, Naxos et autre skyros couler les uns après les autres tandis que leurs occupant poussaient des cris d’horreur et de terreur. Un gigantesque Krakken surgit et englouti à lui seul une quinzaine d’embarcations. Nous étions soulagés d’être à terre, mais cela dura peu.
Nous vîmes nos ennemis albionnais s’enfuir et un simple regard dans notre dos nous permis de partager leur frayeur. Des milliers de taurains, Siam-hé, Sethiens, Maus, centaures, cyclopes, djinns, sobekites menaient une charge furieuse contre les deux armées. Et de grandes brèches s’ouvraient dans nos rangs car des mares de sang qui jonchait le champ de bataille surgissaient de terribles serpents ou des scorpions.
Dès les premiers instants de la bataille je vis au loin Dame Suzan tomber sous les coups d’une vingtaine de taurains. Aussitôt, la courageuse Dame Etoille accompagnées de quelques compagnons se porta à son secours. Et tandis que les taurains reculaient sous les coups des hiberniens, une multitude de serpents jaillirent du sang répandu par la grande championne Suzan et les prirent à revers. Ils étaient cernés de toutes part, car l’ennemi venait même du ciel.
Ce fut un carnage qui se reproduisit partout, dans tous les petits groupes qui s’étaient reconstitués pour tenter d’endiguer cette marée mortelle. A mes cotés Savyasatchin fut grièvement blessé, mais tint bon. Moi-même je ne du ma survie qu’à la protection de la nature : suites à mes prières des ronces sortaient du sol qui entravaient mes ennemis, arrêtaient les coups qu’ils tentaient de me porter et lacéraient à mort ceux qui persistaient à s’enfoncer dans ce champs de ronces.
Soudain le sol trembla sous les pas d’une statue gigantesque : le plus grand des firbolgs encore debout ne lui arrivait pas à la cheville. En un pas il écrasa une trentaine de lurikeens qui s’étaient regroupés en cercle afin de résister aux assauts ! Cette atrocité fit vaciller le courage de nombreux braves et nos généraux donnèrent le signal de la retraite qui se transforma en quelques secondes en une fuite désespérée.
Ainsi fut massacrée et éparpillée notre grande armée. Beaucoup de mes compagnons tombèrent au combat et je perdis de vue de nombreux autres dans la débâcle qui s’en suivit. On raconte qu’Odhave, Yaniss, Yeskaran et Missnoire auraient survécu et auraient été incorporé dans un autre clan. C’est bien pour eux car le nôtre est tellement décimé qu’ils auraient enragé de ne rien pouvoir entreprendre avec une troupe aussi peu nombreuses.
Savyasatchin, Kik, Raye et moi tentions de nous frayer un chemin malgré la fatigue et les blessures. Nous réussîmes à rejoindre Nhyll et Kirwin qui c’était réfugié dans un champ de champignons qui les protégeaient en étouffant toutes les créatures hostile qui approchaient dans des nuages de spores. Cette puissante magie était l’œuvre d’un animiste qui participait là à sa première bataille, un certain Luludplantes, et qui depuis est devenu notre ami.
Après quelques instants de repos, un petit conseil se tînt ou il fut décidé que le plus sage serait de rester sous la protection des champignons jusqu’à ce que les choses se calment. C’était sagesse, mais dans la confusion et la douleur ambiante c’est mon cœur qui dictait ma conduite. J’approuvais le choix de mes compagnons mais je leur dis que je ne pouvais pas rester. Une vision hantait mon esprit : Dame Etoille était tombée !
C’est en prenant conscience que je pouvais la perdre que je pris la mesure de la lumière qu’elle apportait dans ma vie. Je décidais donc de partir à sa recherche pour voir si mes maigres talents de soigneurs pouvaient encore la sauver. Ma frayant un passage à coup d’épée, je réussis après plusieurs heures à la trouver.
Elle gisait à terre. Je tombais à genoux près d’elle, et j’étais sur le point de me mettre à pleurer lorsque je remarquai qu’elle respirait encore. Un faible souffle agitait en effet la mèches de ses beaux cheveux cuivrés qui revenait au-dessus de sa bouche. Aussitôt j’usais de tout ce que mes maîtres ovates m’avaient enseigné pour tenter de la ranimer. Mais je constatai rapidement qu’elle avait été infectée par plusieurs morsures des serpents qui avaient jailli de la mare de sang qui entourait Dame Suzan non loin de là. Contre cela ma magie ne pouvait rien.
Les combats s’étaient depuis longtemps éloignés de ce lieu. Je rengainai mon épée, pris Dame Etoille toujours inconsciente dans mes bras et regagnai le rivage non loin de là. Je l’installai sur l’une des nombreuses embarcations qui nous avaient servi à venir et nous fîmes voile vers Hibernia.
J’étais tellement abattu et occupé par les soins que je prodiguais que je laissais vents et courants guider notre frêle esquif. Heureusement, j’avais bien honoré Manaman lors des dernières cérémonies en son honneur. J’y avais mis tant de ferveur que j’avais même été distingué en recevant l’alliance de l’eau. Loué soit ce dieu de la mer qui nous ramena sains et saufs sur Hibernia. Nous avions fait un long détour et nous accostâmes à l’ouest d’Hibernia.
A mon grand soulagement, dame Etoille avait repris conscience. Mais elle était encore affaiblie. Nous fîmes route vers Tir Na Nog afin de consulter les maîtres guérisseurs qui y séjournent. Mais la nuit tomba avant que nous n’atteignîmes notre destination.
Etant tous deux harassés, je décidais de monter un camp près d’un étang. Pendant que je ramassais du bois, je tombai sur un de ses envahissant formoriz, ces champignons indésirables qui infestent le royaume depuis quelques temps. Je dégainai mon épée et frappais. Non pas pour espérer le détruire car ils repoussent aussitôt à une vitesse surnaturelle au milieu d’une nuée de spores, mais tout simplement pour récupérer de quoi manger.
A mon retour, je trouvais Etoille debout, regardant la lune se refléter sur l’eau avec un sourire au coin des lèvres. Elle était forte, elle était gaie, elle était belle ! N’y tenant plus, ravagé par la peur de ne plus la revoir, je mis un genoux à terre et je lui demandais sa main.
Pour mon plus grand bonheur elle accepta. Mais ma joie fut courte. Lorsque nous arrivâmes à Tir Na Nog le lendemain, elle perdit à nouveau conscience et les druides me dirent qu’ils ne pouvaient rien contre se mal en provenance de l’Atlantide. Si remède il y avait, il ne pourrait venir que de là bas.
Depuis j’ai emmené celle qui est désormais la dame de Killaloe dans le val de Jaspe pour qu’elle s’y repose. Je regrette beaucoup de ne pouvoir veiller sur elle, car l’essentiel de mon temps se partage entre la défense du royaume et l’exploration de l’Atlantide à la recherche d’un remède. Je passe régulièrement lui manifester mon affection et prendre de ses nouvelles.
Depuis peu j’ai repris espoir. J’ai en effet entendu parler d’un remède à base d’œuf de la jeunesse et de plante éternelle qui pourrait venir à bout du poison qui empêche ma tendre épouse de revenir à la vie. J’ai déjà réussi à trouver l’œuf, mais la plante est une denrée rare et bien gardée par les sobekites.
Heureusement, le roi Lugh, revenu depuis peu et ayant appris le désastre de Glastonbury, a décidé de prendre très au sérieux la menace atlante. Il a envoyé une armée conséquente et fait appel a de puissant mage pour affaiblir la menace que représentent les créatures de l’Atlantide. Il devrait désormais être beaucoup plus sur et plus simple de s’imprégner de la sagesse et de la puissance de ce peuple ancien. Cela pourrait constituer un grand progrès pour notre armée. Mais encore faut-il que ceux qui ont été dégoûtés et effrayés lors de la bataille de Glastonbury aient l’envie, la volonté et le courage de retourner sur les vestiges de l’Atlantide.
C’est en tout cas ce que j’espère de tout mon cœur. »
Owein s’interrompit, puis repris : « Voici mon bateau. Il est temps pour moi de partir. Peut être trouverais-je enfin les ingrédients manquants. Rentre chez-toi quelques jours Lolais, et profite bien de la présence des êtres qui te sont chers. »
Le chevalier se leva, salua son jeune écuyer puis marcha vers le bateau et embarqua sans se retourner, l’esprit tendu vers un avenir qu’il espérait joyeux
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